Le siège du Conseil d’État en péril

Le siège du Conseil d’État en péril

Félix Vunduawe Tepemako et Octave Tela vivent désormais dans la peur d’un effondrement de l’immeuble abritant le siège du Conseil d’État, objet de plusieurs anomalies dans sa structure. Accompagnés d’un architecte et d’un ingénieur civil, le Premier Président et le Procureur général ont visité jeudi les pièces jugées dangereuses. En attendant les travaux d’urgence réclamés, une réduction de la fréquentation de ce bâtiment de 3 niveaux est envisagée.

Le Premier président du Conseil d’Etat, le Professeur Félix Vunduawe te Pemako, et le Procureur général près cette juridiction, Monsieur Octave Tela, accompagnés du professeur Noël Botakile, Directeur de cabinet du Premier président et conseiller au conseil d’Etat, et du Greffier en Chef, ont inspecté la salle d’audience du premier niveau du bâtiment du Conseil d’Etat présentant des anomalies structurelles, a-t-on lu dans un communiqué de presse publié le même jour par la Cellule de Communication et Presse de cette juridiction.

Les deux personnalités ont constaté que cette pièce, parmi les plus fréquentées du bâtiment, connait une flexion dangereuse de sa dalle. En plus de cette pièce, la cave du bâtiment, la toiture et certaines pièces situées au 3ème niveau affichent également des fissures.

De l’avis de l’architecte Constant Luzitu du Bureau d’Etudes Betsaleel, «le bâtiment n’inspire pas confiance». Le spécialiste a longuement expliqué aux 3 personnalités les dangers qui guettent cet immeuble de 4 niveaux.

De son côté, l’Ingénieur civil Bob Koffi de la même structure a insisté sur les nombreux dysfonctionnements constatés dans le bâtiment. «Au niveau de la toiture, il y a des soucis concernant la vitesse de l’eau, l’étanchéité et la gestion des évacuations posent problème », a-t-il dit.

Selon ces deux experts, la grosse inquiétude se situe au niveau de la salle d’audience qui présente une anomalie assez particulière. «La dalle est en hourdis, c’est-à-dire à corps creux. Ce type de structures a des éléments porteurs à faible inertie, des poutres noyées dans la dalle. Son épaisseur ne peut dépasser 24 centimètres. Avec la portée de cette salle qui est d’environ 11 mètres, il y a danger puisque la dalle est en train de vibrer et la poutre porteuse présente déjà des fissures», a dit l’ingénieur Bob Koffi.

Le problème est assez grave, c’est la conclusion de tous. À ce stade, les experts ont proposé d’approfondir les études le bâtiment pour identifier la source du défaut et dégager les moyens de le réparer. «Nous allons consulter les éléments de structure pour comparer le fonctionnement effectif du bâtiment au fonctionnement prévu dans les plans. Les dalles fléchissent mais cette flèche est insignifiante et ne peut donner lieu à une vibration perceptible. Il faut agir maintenant alors que la déformation est encore élastique. La phase plastique étant irréversible avant la dernière phase dite de rupture », a conclu l’ingénieur Bob Koffi.

Alerté, le Premier Président a instruit pour des interventions ponctuelles avant le dégagement d’une ligne budgétaire en vue permettre l’exécution des travaux d’envergure car il y a péril en la demeure.

Conseiller principal en charge de la Communication et porte-parole du Conseil d’État, Achille Kadima Mulamba a déclaré qu’il n’est pas exclu que les responsables décrètent, dans les prochains jours, la fréquentation réduite du bâtiment pour ne pas exposer les vies des occupants et de leurs visiteurs.

Inaugurée en 2015, cette bâtisse construite grâce à un financement de l’Union européenne -UE- abrite, après la délocalisation de la Cour constitutionnelle, le Conseil d’État, le Parquet général près le Conseil d’État et leurs administrations, la Haute cour militaire ainsi que le Conseil de l’ordre du barreau.

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